15Bleu-de-Prusse15-

Je me sens abandonnée, transparente dans ce monde d'apparences. Je cherche une raison de vivre, quelqu'un à aimer et qui m'aimeras en retour. Je me sens seule dans cette société. Ma pire peur est de me retrouver seule à porter cette souffrance que je porte depuis des années, depuis mon enfance. Seule face à ce cauchemar, ce vide et ce trop plein. J'aimerais avoir une épaule sur laquelle je pourrais pleurer sans avoir honte, une oreille attentive à qui je pourrais tout confier, même le pire, et des paroles bienveillantes qui sauront me réconforter. L'abandon est ma phobie et j'y suis à présent ( et de nouveau ?) confrontée. Je savais que j'allais le provoquer, c'était certain. Mais que choisir entre se confier au risque, par ses propos, d'apeurer quelqu'un et de se faire abandonner ; et ne rien dire et vivre en préférant mourir ? En ce moment je regrette d'avoir parlé mais aussi de ne pas en avoir assez dit pour me soulager. J'ai effrayé par mes propres sentiments, des émotions dont je redoutais la réaction mais dont il me fallait parler.
En résultat je m'en retrouve doublement attristée. Je suis et frustrée et délaissée.
Je me retrouve seule face à ces émotions que je redoute tant, qui m'ont poussée si loin, et dont je sais jusqu'où elles peuvent me mener. J'ai envie de m'en sortir mais malheureusement une partie de moi refuse. Cette partie refuse d'abandonner la souffrance et prône le suicide. L'autre cherche désespérément le moyen de s'en sortir, et n'a qu'une envie, c'est vivre en acceptant le bonheur. Je suis tiraillée entre ces deux moitiés, et ne peux me décider. Je sais que je veux choisir la joie mais ne peux me résigner à me défaire de cette tristesse. Et selon la morale, qu'elle opinion aurait-on de moi si je décidais de vivre dans la souffrance morale quotidienne ? Ce dilemme qui m'est imposé me prendra sûrement des années à résoudre. Et pendant ce temps je n'avance pas, je suis prise entre deux eaux, je suis arrêtée à un carrefour où je ne sais s'il faut que j'aille à gauche ou à droite. Je suis déchirée entre deux émotions; figée dans une intermédiaire.
Je m'accrochais désespérément à la personne qui m'a maintenant, il me semble, délaissée. Sans elle je suis totalement désespérée, je ne sais plus comment m'en sortir. Je n'ai plus personne à qui me confier et qui puisse m'aider. Je erre dans mon malheur, comme parmi une foule d'inconnus. Je ne sais quoi faire, j'espère juste ne pas tomber davantage car cette fois, il n'y aura personne pour me rattraper.